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Le sanctuaire blanc
J’ai découvert la montagne il y a quelques années.
Jeune parisien, amoureux de sa ville et vivant au milieu de cette foule véhiculant son stress, sa mauvaise humeur et son agressivité (problème commun à toutes les grandes villes), cadre dans une entreprise informatique, ce n’est qu’après quelques années d’expérience et de travail que mon esprit a décidé de s’émanciper et de se libérer du modèle aliénant « métro, boulot, dodo ».
La marche en montagne en est l’un des meilleurs remèdes. Elle permet de se retrouver… Retrouver la sérénité durant des heures d’efforts physiques. Nous y sommes plongés dans un silence magnifique, loin du ‘brouhaha’ de la foule parisienne. Quelque soit la saison, je m’y vide littéralement l’esprit.
J’ai fait une première randonnée pour découvrir…
Puis une deuxième pour me ‘challenger’…
Puis une troisième pour découvrir mes limites.
Car connaitre ses limites c’est se connaitre soi-même.
Ce qui était une curiosité initialement, s’est vite transformée en simple activité pour devenir au final une réelle passion. Toujours curieux de découvrir jusqu’où je peux aller. Or le meilleur des tests pour un randonneur amateur est le point culminant en Europe : le mont blanc.
Véritable objectif, il était nécessaire pour moi d’avoir la meilleure condition physique pour le dompter. Quelques randonnées et un peu de course à pieds n’étaient pas suffisants de toute évidence. L’un de mes meilleurs amis qui fait de la rando en Savoie depuis son plus jeune âge me conseilla de pratiquer un sport de combat. Vivant à Paris, les choix se comptaient par dizaines. Karaté, Boxe, ou autre…peu importe…il me fallait un sport physique dans le but de me muscler un peu et également de m’assouplir.
C’est alors que lors de mes nombreuses ballades du samedi, je tombe sur une affiche de cours de capoeira. J’avais comme tout le monde déjà assisté à des spectacles de rue. Des capoeiristes, couleur caramel, torses nus évidemment avec des muscles qui débordaient de partout. Et des spectatrices aux yeux écarquillés, au large sourire dont on pouvait deviner le désir caché : « pouvoir toucher ». Freinées par leur timidité et la présence bien entendu de leurs hommes, jaloux et songeurs, s’interrogeant sur le travail qui leur serait nécessaire pour obtenir de telles plaques de chocolat.
Je m’amuse souvent de ces scènes comiques, vues et revues à Montparnasse, Montmartre, au Trocadéro. Mais mon objectif à moi n’était pas d’avoir des abdos d’un chanteur de Boyz Band mais de trouver ce sport me permettant d’être plus souple, de me muscler un peu afin de gravir les « marches » du mont blanc.
La capoeira me semblait idéale. Car je n’avais pas besoin d’un sport de combat avec contact. De plus, il s’agissait d’un sport très esthétique et donc beau à regarder, accompagné de chants, de musique… J’ai donc décidé que c’était le sport qu’il me fallait.
Au premier cours, je fus agréablement surpris de voir des gens de tout horizon, tout âge, toute culture. Et puis j’ai rencontré ce professeur, Bamba… Je l’ai observé…. J’ai analysé ses mouvements qui m’impressionnaient. J’ai apprécié sa pédagogie, son humour et son respect vis-à-vis des élèves. J’ai vite compris qu’il s’agissait d’un passionné qui prenait plaisir à transmettre sa passion.
Voilà comment j’ai découvert ce sport, que l’on dit brésilien certes, mais qui d’après ce que je découvre, a de réelles racines en Afrique. Il s’agit d’un art martial afro-brésilien issu des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil.
Chaque homme et femme fait de la capoeira pour des raisons qui lui sont propres. Je fais de la capoeira afin d’acquérir la condition physique nécessaire à l’ascension du Mont Blanc.
Je n’avais juste pas soupçonné, lorsque je pris cette décision, que la capoeira deviendrait elle aussi une passion…
Spawn